Deux nouvelles publications INRS sur les niveaux d’exposition en META

L’INRS vient de publier une note scientifique et technique sur le premier volet d’une étude devant conduire à une distribution des facteurs de protection assignés mesurés en META pour des masques à ventilation assistée et des masques à adduction d’air.

Ce premier document décrit de façon détaillée les essais réalisés en niveau 3, avec des masques à adduction d’air.

Si des valeurs de FPA ne peuvent pas encore être avancées à ce stade de l’étude, on constate, comme cela avait été observé lors de la campagne META de 2011, que les résultats d’empoussièrement obtenus sur opérateurs à l’extérieur du masque sont très élevés, et très éloignés de ceux fournis aux entreprises,  par les organismes accrédités, pour l’évaluation de leur processus. En effet, un rapport concernant ces résultats, issus de la base Scola, vient également  d’être publié par l’INRS. Celui-ci fait apparaître pour les types de matériaux étudiés dans l’étude des FPA, des valeurs nettement plus faibles.

Cela suggère des pratiques d’évaluation des processus mal maîtrisées, et donc des erreurs dans le calcul des expositions du personnel de chantiers. Ceci pourrait notamment provenir des multiples incertitudes sur des conditions de prélèvement sur chantiers tests, qui ne sont jamais vraiment prises en compte dans les calculs de concentrations.

Nous aborderons ces questions dans la formation FEB 07-03 ACA du 22 septembre 2015.

Voulant évaluer les concentrations à l’intérieur des masques, l’INRS nous laisse donc entendre que l’incertitude pèse aussi, lorsqu’on connaîtra le FPA, sur l’autre composante nécessaire pour déterminer les expositions, c’est à dire les mesures réalisées tous les jours à l’extérieur des masques par les organismes accrédités.

Même si on arrive un jour à des valeurs de FPA fiables, il restera toujours des incertitudes sur les résultats des mesures d’empoussièrement à l’extérieur des masques, et l’on aura toujours intérêt à réduire au maximum l’empoussièrement par l’utilisation de méthodes de travail les moins émissives, et de moyens de protection collective pertinents, voire de robots.

L’INRS émet ainsi clairement dans sa note NS 336 des recommandations pratiques pour réduire l’empoussièrement à l’extérieur des masques, sans quoi il ne sera pas possible de garantir une protection suffisante du personnel, ni d’en apporter la preuve.

Nous reviendrons sur ces solutions techniques lors de la prochaine session FEB 07-03 APC. prévue le 20 octobre 2015.

Ceci étant dit, le rapport concernant la base SCOLA offre, lui, une nouvelle base pour l’évaluation du risque amiante a priori, même si malheureusement le détail des processus mis en oeuvre n’est pas décrit dans la base Scola, notamment  les MPC utilisés. On ne peut donc pas expliquer les raisons des écarts énormes entre les valeurs médianes et le percentile 95, valeur recommandée par l’INRS pour les évaluations a priori.

Lien vers la note de l’INRS NS 336

Lien vers le rapport sur la base SCOLA

3 thoughts on “Deux nouvelles publications INRS sur les niveaux d’exposition en META

  1. WEISS CARL H.

    août 6, 2015 at 10:39

    merci pour toutes vos informations utiles, j’en profite beaucoup!
    Les techniques de réduction de l’empoussièrement….le sujet commun!
    Pour le 20.10.2015 je me tient à votre disposition….
    Carl H. Weiss
    tilan SDT

  2. goubet

    août 7, 2015 at 7:11

    vaste sujet, , mais comment créer une base de données exploitable avec des incertitudes sur les données d’origine… on peut faire dire n’importe quoi sur des données, sans sérieux référentiel exact., mais on avance avec prudence.
    merçi pour ces informations.
    PASCAL GOUBET

  3. JM Chiapello

    août 7, 2015 at 10:05

    A la lecture de la base Scola, on en arrive toujours à la même conclusion : si on n’applique pas à fond les mesures d’abattage à la source, l’émission de fibres devient incontrôlable et tellement variable d’une situation à une autre qu’on ne comprend plus rien aux écarts entre les résultats des mesures. Cependant les valeurs médianes sont souvent beaucoup plus faibles que les moyennes, ce qui laisse penser que les moyennes sont tirées vers le haut lorsque, dans certains cas, le retrait est fait “à l’arrache”, et les expositions ont explosé, alors que souvent il a été par ailleurs possible de réduire l’émission par de bonnes pratiques.

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