Comme on peut le lire sur le site du Ministère de la Cohésion des Territoires et des relations avec les collectivités territoriales l’heure est aux mesures de simplification pour favoriser la construction de logements et imposer des normes réglementaires n’est pas au goût du jour. On comprend que la perspective de la survenue d’une problématique amiante dans les projets de travaux de rénovation compliquent et renchérissent ces opérations et ne réjouissent pas les membres du Conseil supérieur de la construction et de l’efficacité énergétique (CSCEE).
Pourtant, si la performance énergétique est un sujet important, il n’est pas raisonnable de continuer à vouloir ignorer, au mépris des principes de prévention, les risques sanitaires liés en particulier aux interventions sur l’amiante ou les revêtements au plomb, tant les rénovations mal conduites, peuvent ruiner, de façon différée dans le temps, la santé à la fois de milliers d’ouvriers du bâtiments, mais aussi, de manière plus diffuse, celle de leurs proches, des riverains et des futurs occupants des bâtiments rénovés.
Toute entreprise devrait être destinataire d’un repérage amiante et plomb avant travaux pour lui permettre de réaliser son évaluation des risques et protéger, de façon adaptée, son personnel, les riverains et futurs occupants des zones de travaux ainsi que les acteurs de la chaine de traitement ou de recyclage des déchets.
L’amiante est responsable chaque année de près de 5 000 maladies reconnues comme étant liées au travail. Il s’agit de la deuxième cause de maladies professionnelles et de la première en termes de coût. En particulier, les cancers dus à l’amiante constituent la grande majorité des cancers d’origine professionnelle (81%)* alors que l’exposition reste encore mal identifiée et appréhendée, notamment par les entreprises du second œuvre pourtant susceptibles d’intervenir sur des matériaux contenant de l’amiante. ( *source Rapport de gestion de la CNAMTS 2017 ) |