Dans une téléconférence organisée par DIAGACTU et animée par Alain PERIE mercredi dernier, les deux principales fédérations du diagnostic immobilier ont appelé à l’unisson les diagnostiqueurs à suspendre les missions de repérage :
« Aujourd’hui, le risque principal n’est plus le risque amiante et la priorité n’est plus l’information sur les vices cachés des immeubles, considère Thierry Marchand. Il faut d’abord penser en premier lieu à sa santé et s’attacher à préserver celle de nos concitoyens. Or en continuant d’exercer notre métier, nous risquons de contribuer à la propagation du virus. C’est la raison pour laquelle la CDI FNAIM demande aux diagnostiqueurs de stopper leur activité ».
« Il faut respecter les mesures imposées par le gouvernement et nous appelons les chefs d’entreprises à tout mettre en œuvre pour assurer la santé de leurs salariés au besoin en recourant au chômage partiel, a indiqué pour sa part Stéphane Prouzeau. Dans quelques cas qui devraient se raréfier dans les jours à venir, il peut être possible, dans des conditions sanitaires très strictes et uniquement dans les logements inoccupés, de réaliser quelques dernières missions. Mais la FIDI est globalement sur la même ligne que la CDI FNAIM. »
Concernant l’amiante, si ces recommandations sont suivies par les différents acteurs, il sera difficile de réaliser des travaux dans des immeubles construits avant 1997, si un repérage avant travaux n’a pu être réalisé au préalable, et si le dossier de traçabilité amiante existant n’est pas à jour ou insuffisant.
Les donneurs d’ordres encourent alors une amende, et l’employeur un risque de mis en cause pour mise en danger d’autrui, n’ayant pas respecté une règle de prévention. Une autre alternative consisterait, en l’absence de repérage avant travaux, de considérer que tous les matériaux sont amiantés, et en conséquence à appliquer systématiquement des mesures de protections adaptées, si elles sont disponibles sur le marché libre.
Ces difficultés ont sans doute décidé beaucoup de professionnels, à contre coeur, à stopper leur activité, afin de contribuer à limiter la circulation du SRAS-COV2 entre individus et accélerer ainsi la fin de crise sanitaire et limiter les conséquences du ralentissement économique.