L’INRS vient de publier un document de synthèse concernant les résultats obtenus lors de sa campagne de mesures visant la détermination des facteurs de protection des masques utilisés sur les chantiers de retrait d’amiante.
Conclusion :
“Le traitement statistique des distributions de facteurs de protection permet de proposer deux valeurs de facteurs de protection assignés égales à 250 et 100, respectivement pour les appareils à adduction d’air à la demande à pression positive ou à débit continu supérieur à 300 L/min et pour les appareils à ventilation assistée garantissant un débit minimum de 160 L/min, conformément à la réglementation en vigueur au moment de la campagne.”
De nombreuses questions ont été soulevées à l’occasion de cette campagne :
Par où passent les fibres vers l’intérieur des masques à adduction d’air ? Des problèmes de contamination des embouts lors des connections en zones sont évoqués.
Curieusement on ne parle pas des membranes phoniques équipant les masques testés, qui conduisent lors du grattage d’amiante à remplir de débris un volume emprisonné sous la grille de protection de cette membrane, et à rendre le masque impossible à décontaminer après utilisation, comme le demande l’arrêté du 7 mars 2013.
On retiendra l’intérêt d’éloigner les intervenants de la source de production de fibres, et d’imprégner à coeur les matériaux.
Le niveau élevé des mesures et leur dispersion prouve à nouveau que lorsque l’amiante n’est pas entièrement imprégné, il est illusoire d’espérer assurer la maîtrise et la reproductibilité des niveaux d’empoussièrement.
On se demande d’ailleurs comment les processus décrits ont pu se dérouler durant cette campagne sous les yeux de préventeurs, puisque le code du travail (Art. R 4412-108), en dehors du travail robotisé, impose en premier lieu “la réduction de la volatilité des fibres d’amiante par imprégnation à coeur des matériaux contenant de l’amiante avec des agents mouillants”. Or le rapport de déplorer : “Bien que l’humidification du matériau amianté soit largement répandue sur les chantiers, elle est bien souvent insuffisante ou appliquée de manière inadaptée avec remise en suspension des fibres. L’imprégnation à coeur du matériau est une solution mieux adaptée mais reste insuffisamment déployée”. Disposant des résultats d’exposition issus de la campagne META sur des processus émissifs employés encore trop souvent sur les plâtres amiantés, fallait-il encore laisser faire ? Quelle est la valeur des résultats de FPA obtenus dans ces conditions ?
Certes l’imprégnation des plâtres peut prendre des jours, et nécessite une planification précise des tâches, mais elle n’en est pas moins obligatoire… (sauf risque électrique persistant, ce qui reste exceptionnel), si on choisit de respecter la réglementation et les principes généraux de prévention dans le bon ordre.
Vers la note de l’INRS : NS 341