Page 17 du nouveau PST , on parle un peu d’amiante, avec une action dédiée :
“Action 1.9 :
Faire face aux enjeux liés à la dégradation de l’amiante présente dans
les bâtiments pendant les 40 prochaines années”
Ca a le mérite d’installer le sujet dans la durée, et incite à l’action.
“Mettre en oeuvre une feuille de route interministérielle en matière d’amiante
et notamment dans le champ de la santé au travail :
“• communiquer en direction des donneurs d’ordre et du public pour les sensibiliser
aux enjeux, y compris en termes de responsabilité, de la protection
contre le risque amiante ;”
Chiche !!! Il est vrai que ça fait bientôt 20 ans que l’Etat a reporté la responsabilité de la protection contre le risque amiante dans les bâtiments sur les propriétaires, il est temps de les en informer.
“• professionnaliser les acteurs de la filière du désamiantage et mettre en place
un réseau de formateurs compétents ;”
Ca, normalement, grâce à l’INRS et l’OPPBTP, c’est déjà fait.
“• améliorer la connaissance des expositions des travailleurs en sous-section 4
et développer des actions d’information et de prévention ciblées ;”
En principe c’est fait aussi, c’est une obligation du code du travail. Il suffirait de contrôler, de temps en temps, que les intervenants ont été formés en sous-section 4.
• mettre en place un dispositif de repérage avant travaux adapté à l’ensemble
des situations ;”
Il est vrai que pour l’instant personne ne contrôle sur le terrain l’adéquation du contenu des repérages amiante avant démolition établi par le diagnostiqueur certifié, et encore moins avant travaux. Les employeurs sont toujours pris entre le donneur d’ordre qui ne sait rien ou communique a minima sur la présente d’amiante (DTA, non vérifié non plus), et l’obligation d’informer et de protéger les collaborateurs. L’employeur soucieux de ne rien oublier dans son chiffrage risque de ne pas être retenu, ou devra compter sur des travaux supplémentaires, feignant parfois de découvrir en cours de travaux ce qu’il avait déjà pressenti être de l’amiante, ou autres polluants (plomb, FCR et un jour PCB, HAP, nanos, etc.) lors d’une visite préalable.
“• favoriser le développement d’actions de recherche et développement sur
les techniques de désamiantage et de métrologie et sur l’amélioration des
moyens de prévention.”
Parfait, il ne faudrait cependant pas laisser croire aux donneurs d’ordre que les méthodes actuelles de prévention ne sont pas efficaces, et qu’il faudra attendre le résultats de longues années de R & D avant de savoir intervenir en sécurité sur l’amiante. Cela pourrait justifier en attendant, soit de ne rien faire, ou de faire, peu importe comment et avec qui, au moins cher, le plus rapidement possible, et surtout sans contrôle possible.
Télécharger le Plan Santé au Travail 2016-2020 : pst3