Dans un précédent article, nous avions signalé l’influence des conditions aérauliques et en particulier du taux de renouvellement d’air sur le résultat des mesures d’évaluation des processus pratiquées sur opérateur, à partir d’une simulation basée sur la méthode HIMod.
L’INRS confirme, dans un article paru dans sa revue Hygiène et sécurité du travail, l’importance de maîtriser et de documenter les conditions aérauliques sur les chantiers, afin d’espérer pouvoir exploiter en sécurité les résultats des mesurages d’amiante dans l’air.
Les auteurs ont utilisé une méthode de simulation numérique pour représenter graphiquement l’évolution de l’âge de l’air, pour plusieurs valeur du taux de renouvellement d’air, en faisant varier la dépression.
Il apparaît qu’en cas de défaut de ventilation générale ou locale, la dilution des fibres d’amiante peut être déficiente, et un processus initialement évalué par exemple en niveau 2 peut alors conduire à une exposition de l’opérateur de niveau 3, et à une protection inadaptée.
Il est notamment recommandé de choisir les points de mesure pour l’évaluation des processus dans des zones les moins bien ventilées, qui peuvent être cartographiées à l’aide des tests de fumée.
L’influence réciproque de plusieurs opérateurs actifs dans une même zone n’a pas été prise en compte dans ce travail de simulation, mais les illustrations figurant l’âge de l’air permettent d’apprécier l’influence que peut avoir un opérateur sur les autres situés à une certaine distance comme le montre le calcul avec IHMod.
Cet article bienvenu démontre l’intérêt d’une approche parfaitement maîtrisée et documentée des conditions aérauliques des zones confinées si on veut assurer une traçabilité des expositions hors de tous soupçons.