L’actualité médiatique sur l’amiante rappelle que beaucoup d’établissements d’enseignement sont concernés par la présence d’amiante.
Y a-t-il un risque pour la santé ?
Il existe un risque pour la santé dès lors que des fibres sont libérées par les matériaux contenant de l’amiante (MCA) et que des personnes inhalent l’air contenant ces fibres.
D’où viennent les fibres de l’air présent dans les bâtiments ?
Les fibres peuvent provenir de MCA libérant spontanément des fibres du fait que ces fibres ne sont solidement pas liées à d’autres composants non volatiles (flocages, calorifugeages, certains faux-plafonds, cartons amiantés, joints-tresses, etc.) et peuvent être libérées par l’effet de chocs, vibrations, ou simples mouvements d’air. Ces fibres très fines sont alors entrainées dans l’air ambiant, restent en suspension dans l’air et contaminent aussi les surfaces.
Par ailleurs, des produits dans lesquels l’amiante a été intégré avec d’autres matériaux dans une matrice rigide peuvent se dégrader avec le temps, du fait des intempéries (toitures amiante-ciment) ou de l’usure par frottements (dalles de sol vinyle-amiante) lors de l’usage normal du bâtiment, et des fibres peuvent alors être libérées dans l’air.
D’autre part, les MCA peuvent libérer beaucoup de fibres lors des interventions mécaniques qui détruisent la matrice contenant les fibres et brisent les fibres d’amiante en de très nombreuses fibrilles qui restent en suspension dans l’air.
Enfin les fibres présentes dans un local peuvent provenir aussi d’une source extérieure et être amenées par la ventilation du bâtiment, ou la contamination des occupants. Parmi les sources extérieures possibles, on peut citer :
– De travaux de réhabilitation mal conduite dans un local voisin
– Le retour à la maison d’un travailleur d’entreprise de second oeuvre non formé au risque amiante et non décontaminé.
– La proximité de terrains amiantifères
– La pollution urbaine
– Une pollution du fait de la présence d’amiante dans le réseau de ventilation
Baillet
octobre 16, 2018 at 12:21Comme le conclue dans l’article de Libé Alain BOBBIO DE L’ANDEVA, “Aujourd’hui, les diagnostics, lorsqu’ils existent, sont souvent incomplets et contradictoires, comme l’illustre le cas de la cité scolaire Brassens à Villeneuve-le-Roi. ”
Or la question reste entière depuis plus de 20 ans: qui peut faire un diagnostic amiante? A quelle occasion?
Car il ne faut pas confondre “repérage” et “diagnostic”.
Les précurseurs du repérage immeuble bâti en 1996 étaient tous issus de l’ingénierie construction et non du secteur immobilier.
A cette époque, le “diagnostic amiante” prenait toute son ampleur, car la mission était bien d’étudier le bâtiment, récolter les éléments documentaires et seulement ensuite engager un repérage complémentaire, en vue de réaliser le diagnostic: présence, absence de flocage ou de calorifugeage, et le cas échéant, présence ou absence d’amiante dans les ouvrages repérés.
Depuis, certains ont oublié la notion même de diagnostic et se contentent d’un simple repérage visuel, avec éventuellement des “sondages” au jugé, voire multiplie les prélèvements pour se rassurer…
Revenons donc aux sources et affirmons que la mission de repérage en vue d’établir un diagnostic sur l”‘état de conservation des parties d’ouvrages amiantines à l’occasion de travaux, y compris de démolition, ne peut être confiée qu’à des diagnostiqueur expérimentés et disposant d’une formation bâtiment suffisante.
Se qui coupera net le débat sur la conjonction entre certification amiante avec ou sans mention, réservée au champ du repérage santé publique, et compétence en repérage avant travaux ultérieurs.
Car enfin, si depuis 20 ans, les intervenants successifs dans la maintenance du Lycée BRASSENS avaient correctement effectuer leur analyse de risque, tel que prévu dès le 7 février 1996 dans la section 3 (actuelle sous section 4) la présence d’un double flocage aurait été révélée et l’exposition des occupants évitée.
Pour terminer, rappelons que la norme amiante X46-020 n’est pas une norme pour mener un “diagnostic” mais uniquement la partie “repérage”. Et ce depuis notamment le choix de retirer toute notion de “zonage homogène” dans le corps normatif.
Et que le gros problème rencontré par la DGT dans la rédaction de l’arrêté repérage amiante avant travaux est de justifier l’intégration de la notion de “quantité estimée” introduite dans le code du travail, via le décret du 9 mai 2017. Si cette mission d’estimation quantitative était maintenue, on se dirigera droit vers le mur d’enceinte qui sépare la mission d’expertise de celle de maitrise d’oeuvre. Comme à l’époque du DPE et des recours de diagnostiqueurs contre les contrôleurs techniques dont la mission ne peut comprendre des taches de maitrise d’oeuvre.
Ce qui nous promet un hiver rude et un printemps chaud… pour 2019.
» Risque amiante dans les écoles : Jean-Michel Blanquer répond
octobre 19, 2018 at 10:49[…] sur le risque amiante dans les établissements d’enseignement par une député ce mercredi à l’assemblée […]
Tematis
décembre 16, 2018 at 11:21Le désamiantage devrait être une urgence sanitaire. Trop de batiments publics ont encore de l’amiante.