S’il est une chose qu’il ne faut pas chercher dans la méthode du bilan aéraulique décrite par l’INRS dans sa note ND 2137-181-00, c’est bien le choix d’un taux de renouvellement d’air adapté à votre processus*.
Ce n’est en effet qu’une fois qu’on a évalué le taux de production de fibres dans l’air associé à un processus que l’on peut définir le taux de renouvellement d’air neuf nécessaire dans la zone de travail. On peut alors choisir, à l’aide de la méthode INRS, le nombre et la dimension des équipements permettant de respecter ce taux de renouvellement d’air suffisant pour diluer le flux de fibres.
La question fondamentale est donc de savoir quelle quantité de fibres libère votre processus dans l’air de la zone, après avoir naturellement limité, du mieux possible, cette quantité par des “MPC processus”. C’est cette poussière d’amiante résiduelle, qui n’a pas pu être captée à la source et qui se disperse par convection forcée dans la zone, qu’il faudra finalement éliminer sur les filtres des extracteurs d’air.
Comment connaître le flux de production de de fibres d’amiante associé à votre processus ?
Un simple bilan matière, établi sur un chantier test, permet de calculer le flux de production associé à un processus.
On fait l’hypothèse que le processus est en régime de production stabilisé et que la zone est suffisamment ventilée pour que la concentration de l’air arrivant aux extracteurs soit uniforme dans le temps durant la mesure. Le chantier test permet alors d’obtenir le flux de production de fibres du processus à partir de la concentration ambiante Cc, mesurée dans la zone, et de la somme des débits mesurés sur les extracteurs Qc :
J (en Fibres par seconde) = 0, 28 x Cc (en Fibres /litre) x Qc (en m3/h)
Exemple pour une zone confinée de volume 150 m3 avec un taux d’extraction d’air de 6 fois par heure, et une mesure sur chantier test de Cc =80 F/litre, on obtient :
J = 20 000 Fibres/seconde
Remarque : Les taux de renouvellement imposés par la réglementation sont bien à considérer comme des valeurs techniques minimales, selon le classement du niveau d’empoussièrement, qui ne garantissent absolument pas qu’un niveau d’empoussièrement ambiant attendu, sur la base de mesures précédentes, sera atteint, car le niveau d’exposition varie selon les conditions rencontrées.
Exemple de l’influence du volume de la zone de travail : dans l’exemple ci-dessus, si le volume de la zone de test avait été de 50 m3 seulement, pour le même processus (flux de production de 20 000 Fibres/seconde) et le même taux de renouvellement d’air égal à 6, la concentration ambiante Cc mesurée aurait été égale à 240 F/l au lieu de 80 F/l.
Il est donc clair que le résultat d’une mesure d’empoussièrement ambiant n’est pas directement transposable d’un chantier à l’autre, même si le processus mis en oeuvre et le renouvellement d’air sont identiques sur les deux chantiers, notamment pour calculer l’exposition des visiteurs ou d’autres personnes n’intervenant pas sur l’amiante en zone.
Par ailleurs, en cas de multiplication du nombre des opérateurs, les concentrations ambiante s’additionneront.
L’influence des conditions de chantier sur la valeur du niveau d’empoussièrement Ci mesuré sur opérateur, qui doit être pris en compte pour vérifier le respect de la VLEP et choisir les EPI, n’a pas été abordée ici et fera l’objet d’un prochain article.
* Le taux de renouvellement d’air de 4 volumes par heure, pris pour l’exemple de calcul à l’époque de sa publication, ne remet absolument pas en cause la validité de cette méthode, puisque le taux de renouvellement d’air est une valeur d’entrée.
Anonyme
août 23, 2017 at 7:45peut on m indiquer a quoi correspond la valeur 0.28 merci
GILLES FINET
août 23, 2017 at 7:47peut on m expliquer a quoi correspond la valeur 0.28 merci
admin
août 23, 2017 at 7:56La valeur 0,28 correspond à la conversion des unités 1000 (litres/m3) / 3600(sec/heure) pour exprimer le flux en fibres/seconde à partir d’une concentration en fibres/litre et un débit d’air en m3/h.
GILLES FINET
août 25, 2017 at 11:00Merci pour l’explication