L’épidémie de cancer due à l’amiante entraine, chaque année, une mortalité plus importante que l’épidémie de Covid-19 actuelle, mais pourrait très bien, contrairement à cette dernière, progressivement être enrayée, puisque largement connue, documentée et prévisible.
On sait en effet que des quantités importantes encore présentes dans la majorité des bâtiments se dégradent au cours du temps, ou libèrent des fibres à l’occasion de travaux, notamment dans les établissement d’enseignement, où l’inventaire des composants amiantés est loin d’être complet.
A un moment où ces établissements sont tous inoccupés, et où le gouvernement veut encourager l’activité économique, n’est-ce pas le moment opportun pour contribuer de rattraper le retard dans la réalisation ou mise à jour des Dossiers Techniques Amiante. Les missions de repérage amiante peuvent a priori être adaptée sans trop de contraintes aux mesures barrières préconisées pour la lutte contre le coronavirus.
De nombreux diagnostiqueurs pénalisés par la chute des transactions immobilières, pourraient s’y consacrer pleinement et les informations recueillies permettraient à la fois de rassurer les occupants lors de la rentrée post-confinement, et définir des priorités de travaux durant l’été, lorsque les entreprises auront besoin redémarrer à plein.
L’interdiction de l’emploi d’amiante il y a 23 ans semble conduire à une diminution des cancers professionnels en France, mais pas parmi les professionnels du BTP.
On peut dès lors s’étonner que les fédérations professionnelles actuellement très préoccupée, à juste titre, de ne pas exposer leur personnel à un risque de maladie virale, ne montrent pas un empressement similaire à le protéger sur des chantiers où les repérages avant travaux n’ont pas toujours été réalisés, malgré le risque certain de contracter une grave maladie en respirant des fibres d’amiante, tout aussi invisibles à l’oeil qu’un coronavirus.
baillet
mars 21, 2020 at 11:47Et oui, cela aurait été une belle opportunité.
Mais je vois deux soucis.
1> nombre d’agence de diagnostics, encouragées par leurs fédérations, ont décidé de suspendre leurs activités… et même purgé leur stock de masques et d’EPI…
2> les 30 000 communes ayant renouvelé leur conseil municipal doivent ajuster leur budget dans les 15 jours qui viennent et auront quelque difficultés à mobiliser des lignes budgétaire sur ce sujet qui ne semble pas être d’actualité.
Dans ma tribune “de l’impérieuse nécessité de budgétiser la mise à jour des DTa” je développe cette position, rédigée avant les élections du 15/03 et l’entrée n vigueur du plan national de fermeture des EPLE.
https://resoaplus.fr/de-limperieuse-necessite-de-budgetiser-la-mise-a-jour-des-dossiers-techniques-amiante/
Par ailleurs, certaines écoles sont ouvertes pour accueillir la progéniture des employé-e-s actifs non confinés.
Par contre, là ou je pousserait la réflexion, c’est de profiter de cette mise à jour pour étendre la mission à celle de “repérage amiante avant reprise de l’exploitation”.
Car certains locaux vont subir une cessation d’activité inédite, avoisinant une période de 4 semaine sans aucun acte de maintenance, d’entretien quotidien.
Et quid des poussières et autres projections qui vont alors recouvrir les sols, les meubles, les rideaux et autres stores?
La mise à jour du DTa ne peut pas être dissociée; dans ce cas, d’un repérage préliminaire au déconfinement.
admin
mars 21, 2020 at 2:38Oui mais,
1) le gros des cabinets de diagnostics sont majoritairement indépendants et ne se sentent pas forcément concernés par la position des fédérations existantes et n’ont pas forcément intérêt à arrêter leur activité.
2) La période est peut-être propice à une réflexion sur la gestion responsable d’une crise sanitaire diffuse mais néanmoins dramatique liée aux polluants chimiques dans nos bâtiments, à la fois lieux de vie et de travail.
3) D’accord sur les problèmes de nettoyage en présence de matériaux amiantés, un rapport de l’INRS l’a rappelé récemment à propos du nettoyage des dalles de sol vinyle, qui relève de la sous-section 4.
4) Les types d’APR requis par les soignants ne sont pas du même type que ceux utilisables en amiante sous-section 4, il doit donc rester des stocks de 1/2 masques P3, de TMP3 et de cartouches.