Lors des mesures du niveau d’exposition, il est important de documenter précisément la localisation des prélèvements d’air, sans quoi, les valeurs obtenues ne seront pas extrapolables à d’autres chantiers.
En effet, si par exemple l’opérateur se situe à proximité d’une entrée d’air de compensation, lors de la mesure d’évaluation d’un processus, le résultat obtenu sera sous-évalué par rapport à un opérateur qui se trouve dans une zone ou l’air neuf s’est déjà mélangé avec l’air de la zone plus polluée.
Visualisation de l’âge de l’air dans une zone d’entretien confinée, avec une entrée d’air et un extracteur situé à l’opposé, obtenue par CFD (Source : CEFASC ENVIRONNEMENT)
Un opérateur qui applique le même processus dans une zone mal ventilée, où le temps de séjour des particules sera plus long, subira une exposition plus importante.
Il est donc important de définir soigneusement les emplacements des mesures, afin que celles-ci ne soient pas sujettes à des contestations lorsqu’il s’agira de de s’en servir pour calculer la valeur moyenne d’exposition journalière.
Ces valeurs serviront à compléter les fiches individuelles d’exposition qui doivent être conservées à titre de preuve irréfutable du respect de la VLEP et de l’efficience des moyens de protection utilisés.
Ceci est d’autant plus important que des mesures de validation des processus n’ont pas lieu sur tous les chantiers, et qu’il faudra souvent utiliser les données des chantiers antérieurs pour évaluer le respect de la VLEP.
Les mesures doivent être réalisées dans des conditions suffisamment fiables pour être transposées non seulement d’un chantier à l’autre, mais aussi d’un opérateur à un autre, dont il faudra aussi évaluer l’exposition journalière, même si ce dernier n’était pas équipé d’un dispositif de prélèvement.
La simulation de la dynamique des fluides, plus connue sous le terme CFD (Computational Fluid Dynamics), permet aujourd’hui de simuler rapidement la géométrie des zones de travail et de visualiser les vitesses d’air, le temps de résidence de l’air (âge de l’air), ainsi que l’évolution de la concentration des particules à partir d’une ou plusieurs sources d’émission. Il est alors possible, lors de la préparation des chantiers, d’ajuster la stratégie d’échantillonnage pour obtenir des mesures dont la représentativité ne pourra pas être contestée.
Cette approche permet également de dimensionner au mieux les zones confinées et de visualiser les zones mortes afin d’y remédier dès la conception du chantier en ajustant au mieux le bilan aéraulique prévisionnel.
Modélisation des champs de vitesses d’air dans une zone d’entretien confinée, avec une entrée d’air et un extracteur situé à l’opposé, obtenue par CFD (Source : CEFASC ENVIRONNEMENT)
Jean-Pierre POLESELLO
mai 14, 2021 at 9:55Merci et bravo pour ces veilles amiante.
Jim
décembre 10, 2021 at 7:50Bonjour Quel type de logiciel recommandez vous pour visualiser les flux ? Merci de votre réponse