Bientôt tous en niveau 1 ?

Comment se fait-il que, pour certains chefs d’entreprises et de nombreux opérateurs, les opérations de déflocage ou de retrait de plâtres amiantés restent associées à des mesures de protection drastiques, alors qu’on nous parle actuellement des chantiers de ce type classés en niveau 1 d’empoussièrement et réalisés sans confinement de la zone de travail ?

Pourtant, aucune méthode de retrait extraordinairement efficace pour réduire à quasiment rien l’émission des fibres d’amiante n’a été introduite depuis l’époque où tout chantier de déflocage se devait d’être réalisé, en France comme dans les pays précurseurs, à l’intérieur d’une zone confinée correctement ventilée, sous dépression, par du personnel équipé de masques à adduction d’air comprimé.

Le retrait de flocage ou de plâtre amianté en niveau 1 n’est cependant pas interdit, et il est probable que le classement possible de ces opérations découle d’une sorte de vice caché de la règlementation amiante, qui prévoit la définition des équipements protections sur la base de mesures d’air réalisées sur quelques opérateurs, dans certaines conditions, et de se servir du résultat de ces mesures à la fois pour décider a priori des protections à utiliser dans des conditions qui peuvent être différentes, et pour renseigner les fiches d’exposition individuelles.

Règlementairement, le choix des mesures de prévention revient à l’employeur, ou par délégation à l’encadrement technique, qui se basera sur une mesure sur opérateurs, sans qu’il y ait vraiment de garde-fou concernant les conditions de mesure de cette concentration individuelle.

Ce résultat est cependant fortement influencé par les conditions d’échantillonnage et la bonne application, ou pas, de la méthode de retrait et notamment de la qualité du conditionnement à l’humide des matériaux, ou de l’efficacité de l’abattage à la source.

En outre, comme le prend largement en compte le nouveau fascicule FD 46-033 sur les stratégies d’échantillonnage– mais uniquement pour les prélèvements d’ « air extérieur » et aux « interfaces de travaux » – la présence de co-activité, induisant plusieurs sources de fibres d’amiante, et la dilution par les mouvements d’air ont une influence sur les résultats de la mesure.

De ce point de vue, les « prélèvements individuels » apparaissent comme le parent pauvre en termes de caractérisation et de documentation des conditions d’échantillonnage.

En d’autres termes, il est possible de définir des conditions d’échantillonnage plus ou moins favorables à la collecte des fibres, émises par un processus, sur les filtres de prélèvement d’air, et orienter ces conditions pour se rapprocher des résultats que l’on souhaite obtenir.

Il s’agira, selon le cas, soit de démontrer la nécessiter de confiner un chantier et justifier un montant de travaux, ou alors, au contraire de justifier l’abaissement du niveau d’empoussièrement et l’absence de confinement.

Dans l’attente d’une nécessaire évolution de la règlementation, il est possible d’utiliser une méthode d’exploitation des résultats de mesures permettant de mieux appréhender la réalité des flux démissions de fibres sur les chantiers en zone confinées, et d’évaluer l’impact des conditions de chantier sur les expositions.

L’objectif poursuivi est, lors de la préparation d’un chantier, de pouvoir justifier le choix des EPI, celui des MPC2, ainsi que le calcul journalier de l’exposition pour les divers intervenants, et de documenter le respect de la VLEP, à partir des résultats de mesures éventuellement obtenus sur les chantiers précédents, ou dans une zone de taille différente.

Le principe de cette méthode est présenté dans un article que nous vous transmettrons volontiers sur demande en commentaire. N’hésitez pas également à partager votre expérience sur l’évaluation des niveaux d’empoussièrement en amiante.

15 thoughts on “Bientôt tous en niveau 1 ?

  1. STORCK

    mai 12, 2023 at 2:29

    Bonjour,
    Très intéressé par l’article merci (pour info en N2 sur ponçage ou burinage de plâtre)

  2. Degardin

    mai 12, 2023 at 3:47

    Excellent article édifiant et ouvrant le voile sur un axe d’amélioration à traiter rapidement.
    Je suis preneur du support traitant de la méthode

    Bien cordialement

  3. Anonyme

    mai 12, 2023 at 5:49

    Bonjour Jean Michel,
    Très intéressé par le principe de cette méthode.
    Cordialement

    • Jc

      mai 12, 2023 at 9:01

      Bonjour,
      Pouvez-vous svp m’envoyer l’article mentionné.
      Cordialement.

  4. FERIGO

    mai 12, 2023 at 6:00

    Bonjour,
    Je suis très intéressé par la lecture de cet article, je n’avais pas remarqué cette tendance vers le N1,, mais ça ne me paraît pas étonnant.
    Cordialement.

  5. Jo

    mai 12, 2023 at 6:02

    Bonjour,
    Je suis bien intéressé par l’article également.
    Il me semble que la protection des surfaces non décontaminables reste réglementaire et obligatoire.

  6. LANYI

    mai 13, 2023 at 7:50

    Merci Jean-Michel de me faire parvenir stp cet article mais je n’avais pas poussé ma réflexion aussi loin que toi
    Bien à toi
    Bruno LANYI

  7. AHN

    mai 13, 2023 at 12:46

    Bonjour

    Je suis également intéressé par l’article

    D’avance merci

  8. LE NOAN

    mai 15, 2023 at 8:20

    Bonjour,

    je suis intéressée par l’article. Merci d’avance

  9. MZ

    mai 15, 2023 at 8:48

    Bonjour,

    Je suis également intéressée par l’article.

    Merci d’avance

  10. Brailly

    mai 15, 2023 at 8:58

    Bonjour,
    Pouvez vous s’il vous plaît m’envoyer l’article mentionné?
    Merci

  11. Mélanie LORIDAN

    mai 15, 2023 at 3:42

    Bonjour Jean Michel,

    Je partage complétement ton analyse. Ajoutons également que :
    – certains matériaux sont par nature avec une teneur en amiante aléatoire, ce qui peut fausser les résultats (ex : enduit qui contient plus ou moins d’amiante). D’ailleurs quelle entreprise n’a pas eu de résultats sur certains processus avec des aléas très importants ???
    – réaliser un chantier dans des conditions “tests” (c’est à dire pendant une vacation de 2H à 2 opérateurs) est parfois tenable, mais appliquer à grande échelle, avec un grand nombre d’opérateurs, ce n’est pas du tout la même chose. La marge d’erreur, d’aléas est grande…

    En tout cas, je suis intéressée par ton article. Merci d’avance

  12. finet gilles

    mai 18, 2023 at 3:35

    Excellent article
    Je suis preneur du support traitant de la méthode
    merci
    Bien cordialement

  13. DOLEATI

    juin 5, 2023 at 8:29

    Bonjour je serais aussi intéressé par votre document

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