Humidex, un indice pour définir les vacations ?

L’augmentation de la température du corps, due à la fourniture d’un travail physique, nous conduit à transpirer afin de créer un phénomène d’évaporation de la sueur, qui, en absorbant la chaleur latente d’évaporation de l’eau, refroidit la peau et donc notre corps.

Ce phénomène est d’autant plus efficace que l’air ambiant sera peu chargé en vapeur d’eau, autrement dit que le point de rosé sera éloigné de la température ambiante. Au contraire, lorsque l’air est plus chargé en humidité, l’évaporation de la sueur se fait moins bien, le corps n’arrive plus à se refroidir correctement et cela peut conduire à une sensation d’inconfort, voire à de graves troubles de thermorégulation.

Une équipe de météorologues canadiens a choisi de représenter sous forme d’une équation simple ce sentiment d’inconfort, qui en réalité dépend de beaucoup de paramètres. L’indice, appelé Humidex, semble plus adapté à l’information du grand public, qu’aux prises de décision en milieu professionnel, tant les conditions de confort ou d’inconfort sont des données subjectives, dépendantes des conditions d’effort, de vitesse de l’air et des vêtements portés. Par ailleurs, l’indice ne tient pas non plus compte des effets du rayonnement solaire.

Le site d’Environnement Canada précise : “en dépit de ses limites, l’Humidex reste un moyen utile et, partant, en vogue, pour déterminer la température extérieure”.

Du point de vue scientifique, cet indice n’a pas de vraiment de base et sa valeur semble mise en cause.

On note qu’en France, les présentateurs météo parlent plutôt de température ressentie pour apprécier l’effet de l’humidité relative, mais aussi du vent, sur la sensation de chaleur ou de froid liée à la température mesurée.

En désamiantage, le port d’une combinaison Type 5/6, plus ou moins résistante au passage de l’air, gêne l’évacuation de l’air proche de la peau, chargé en vapeur d’eau issue de la transpiration, ce qui conduit à l’augmentation locale de l’humidité relative. Selon les conditions de température sous la combinaison, l’évaporation de la sueur est alors ralentie,  ce qui perturbe la diminution de la température du corps.

On peut donc s’interroger sur la pertinence d’un indice basé sur la simple mesure de la température et de l’humidité relative ambiantes, pour juger du niveau de confort des opérateurs et des risque réels liés à la chaleur due à l’effort sur les chantiers de désamiantage.

 

 

5 thoughts on “Humidex, un indice pour définir les vacations ?

  1. FUCHS

    août 13, 2019 at 9:25

    Lors d’un audit chantier en SS3, l’auditeur mentionne un écart pour non prise en compte du taux d’humidité en citant l’indice humidex dans notre procédure de durée de vacation. Suite à la lecture de cet article, je m’interroge sur la pertinance de cette mesure et sur le bien fondé réglementaire de cet écart…

  2. admin

    août 17, 2019 at 5:49

    Humidex est un moyen d’information grand public, en complément des données de température dans les bulletins météo.
    On peut toujours calculer un indice Humidex pour faire plaisir à l’auditeur, mais quel sera le rapport entre le résultat obtenu et la durée des vacations en tenue amiante ? Le référentiel de certification ne précise rien sur la manière de tenir compte de l’hygrométrie. L’auditeur est-il missionné, qualifié et assuré, pour interpréter une règlementation et vous créer une obligation dans un domaine qui ne concerne pas directement le risque amiante, mais le risque lié à la chaleur ? (voir les courriers de la DGT sur les éléments pouvant faire l’objet d’écarts par des auditeurs, et ceux qui relèvent du contrôle règlementaires de l’inspection du travail).
    Il me semble que l’expert en la matière est le service de santé au travail de l’entreprise qui doit émettre un avis sur les durées de vacation en tenant compte des conditions de température, de pénibilité,de l’âge mais aussi de la condition physique et de la santé de chaque personne, qui relèvent du secret médical. Un outil que peut utiliser le service de santé au travail pour étudier et prévenir les risques liés à l’augmentation de la température, en lien avec la pénibilité et les durées de vacation, est par exemple la mesure de la fréquence cardiaque.

    Si vraiment on veut faire des calculs d’indice adapté au travail mieux vaudrait se baser sur des études prévues pour cela, mais il sera sans doute difficile à un non spécialiste d’en tirer des conclusions :
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Temp%C3%A9rature_au_thermom%C3%A8tre-globe_mouill%C3%A9

  3. oups

    juillet 2, 2020 at 11:57

    bonjour,

    suite a votre articles et commentaire j’aurais une question.

    doit on se baser sur la courbe de Meyer obligatoirement ou pouvons nous nous mémé définir les temps de vacation et pause suivant les température. et si OK sur quoi s’appuyer autre que la médecine du travail.

    cordialement,

  4. admin

    juillet 11, 2020 at 5:07

    Bonjour,
    Le respect des courbes de Meyer n’ont pas de valeur réglementaire obligatoire mais peuvent servir de guide pour définir les temps de vacation et de récupération. Cependant la physiologie de chacun est différente, aussi le support dans la réflexion, et pas seulement l’avis, du service de santé au travail semble indispensable puisque c’est un médecin qui doit décider de l’aptitude de chaque personne, dont l’employeur ne connait pas le détail de l’état de santé.

  5. Pierre Driss

    janvier 26, 2022 at 8:33

    On peut éventuellement utiliser un cardiofrequence mètre, pour déterminer le temps de vacation… En fonction de l’effort et le physiologie.. cependant attention à l’hydrometrie, les cartouches de masque ventille se colmaté plus vite avec un fort taux d’humidité

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